4 Macc 7

1En effet semblable à un habile pilote la raison de notre père Eléazar gouverna le vaisseau de la piété au milieu de la mer des passions ; 2Les menaces du tyran qui le battaient comme la tempête, les tortures qui le submergeaient comme des lames, 3Ne lui firent lâcher à aucun moment le gouvernail de piété jusqu'à ce qu'il cinglât vers le havre de l'immortelle victoire. 4Nulle ville assiégée à l'aide des machines de guerre les plus nombreuses et les plus variées n'a jamais résisté comme cet homme vraiment sacré : sa sainte âme attaquée par les coups, par les tortures, par le feu a vaincu ceux qui l'assiégeaient, grâce à la raison unie à la piété qui le couvrait comme un bouclier. 5Car dressant sa pensée comme un rocher abrupt, notre père Eléazar brisa les flots furieux de la passion. 6Ô prêtre digne du sacerdoce tu n'as point souillé tes dents saintes ! Tu n'as point par des mets impurs profané tes entrailles, elles qui ne s'ouvrirent jamais qu'à la piété et à la pureté ! 7Ô l'écho de la Loi et le philosophe de la vie divine. 8C'est ainsi que doivent être ceux qui sont investis des fonctions saintes ; des défenseurs de la Loi luttant contre les passions jusqu'à la mort au prix de leur propre sang, au prix d'une noble sueur ! 9Ô père, par ta constance glorieuse tu as fortifié notre fidélité à la Loi par tes paroles vénérables tu as gardé de la ruine nos coutumes sacrées, par tes actes tu as confirmé les discours de la philosophie. 10Ô vieillard plus fort que les tourments et plus énergique que le feu qui te brûlait, roi très puissant des passions, Eléazar ! 11Car comme notre père Aaron, armé de l'encensoir courut à travers la foule et vainquit l'ange de feu, 12Ainsi à travers le feu, consumé, Eléazar le fils d'Aaron garda sa raison immuable. 13Mais ce qui est le plus admirable c'est que ce vieillard dont déjà l'énergie corporelle était détendue, dont les muscles étaient relâchés, dont les nerfs étaient affaiblis, redevient un jeune homme 14Par l'esprit de la raison et grâce à sa raison digne d'Isaac, réduisit à l'impuissance la torture aux cent têtes. 15Ô bienheureuse vieillesse ! ô vénérables cheveux blancs ! ô vie fidèle à la loi, que le sceau authentique de la mort a porté à la perfection ! 16Si donc, à cause de la piété un vieillard a méprisé les tourments jusqu'à la mort, il faut avouer que la raison pieuse est la souveraine des passions. 17Mais dirait-on peut-être, ce n'est pas tout le monde qui maîtrise les passions, c'est qu'aussi tout le monde n'a pas une raison prudente. 18Mais ceux qui de tout leur cœur s'adonnent avec vigilance à la piété, ceux-là seuls sont capables de commander aux passions de la chair, 19Convaincus qu'en Dieu, ils ne meurent pas, comme ne sont pas morts non plus nos patriarches Abraham, Isaac, Jacob mais qu'ils vivent en Dieu. 20Ne soyons donc point d'objection dans le fait que certains apparaissent asservis à leurs passions, par suite de la faiblesse de leur raison : 21Mais est-il possible qu'un philosophe qui suit avec piété et intégralement la règle de la philosophie qui croit en Dieu, 22qui sait que c'est un bonheur d'endurer pour la vertu toutes sortes de souffrances, ne maîtrise pas les passions à cause de la piété ? 23Seul en effet l'homme sage et tempérant, courageux est le maître des passions.

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